On le sait, il y a des chants qui, théologiquement, ne sont pas corrects, l’exemple le plus célèbre étant le « Minuit chrétiens » (« apaiser le courroux de Dieu »), que le cardinal Lustiger avait interdit dans son diocèse.
Hier à la messe deux chants m’ont paru, sinon erronés, et tout cas peu satisfaisants spirituellement.
L’un est un chant de Taizé (que je ne connaissais pas), qui affirme bravement, en espagnol, que celui qui suit la route de l’amour ne se fatigue pas, et « ne fatigue pas » (les autres je suppose). Voilà une vision bien optimiste ! Le chemin de l’amour me paraît au contraire comporter bien des fatigues. Et comme nous ne sommes pas parfaits, tout au long de ce chemin, nous devons aussi fatiguer les autres .. (et « fatiguer Dieu » aussi, si nous en sommes toujours dans la même situation qu’à l’époque d’Isaïe – 7,13 !).
L’autre, plus connu je pense, est: « Je suis trop petit pour faire de grandes choses.. » C’est de Thérèse de l’Enfant Jésus, et spirituellement on peut dire cela… mais en même temps Thérèse est la preuve du contraire!
Au contraire: parce que nous sommes petits, si nous sommes petits, Dieu fera de grandes choses.
« Fais-moi découvrir combien je suis petit; fais moi devenir tout petit! Et tu pourras, Seigneur, faire de grandes choses! »
Tout cela est sous-entendu dans la pensée de Thérèse. Mais il ne faudrait pas que le chrétien déduise, de la formulation du chant, que de grandes choses ne se feront pas à travers lui.