Prescience de Dieu et liberté de l’homme

En lisant le passage d’évangile où Jésus annonce à Pierre qu’il va le renier, certains peuvent avoir l’impression que tout est écrit à l’avance, et que nous ne sommes pas libres. Ils ne voient pas comment concilier prescience de Dieu et liberté de l’homme. Si Jésus « sait » que Pierre va le renier, alors Pierre est « prédestiné »…
Voici deux comparaisons que j’utilise pour dire comment je comprends les choses.
Imaginons d’abord une maman qui voit d’assez loin son enfant se diriger, en courant, droit vers le bord d’une falaise ou d’un ravin. Elle peut lui dire « Attention, tu vas chuter », et effectivement, si elle est trop loin pour l’arrêter, il y a toutes chances que cela se produise. Le résultat est déjà inclus en puissance dans l’attitude et la trajectoire actuelle.
Il s’agit donc à la fois des « structures » (au sens large, y compris comportements etc.) dans lesquels l’homme est inscrit, et du respect par Dieu de la liberté de l’homme.
Deuxième comparaison plus simple mais analogue: si je vois une bille rouler rapidement sur une table, je peux « prédire » sans risque d’erreur qu’elle va atteindre le bord et tomber.
De même Dieu nous connaît, et connaît beaucoup de choses de ce que nous sommes. Il peut donc voir quelles sont les « tendances lourdes » de nos comportements, et ce qui a toute chance de se passer.
Mais il peut aussi choisir dans certains cas d’intervenir: de même qu’avec ma main je peux arrêter la bille. En général cependant, Dieu donne la priorité à la liberté de l’homme.
(Mais nous pouvons choisir aussi de nous laisser guider par lui: c’est toute la « vie dans l’Esprit » qui intervient alors).

Enfin voilà; c’est juste une approche de la question. Il y en a sûrement d’autres.

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à Prescience de Dieu et liberté de l’homme

  1. Certes la phrase « avant que le coq chante tu m’auras renié trois fois » peut faire penser, par sa précision, à de la prédestination, mais peut-être qu’il est possible de l’entendre autrement.

    Dire: « avant que le coq ne chante » est une manière de dire « avant demain matin ». Or là ce n’est plus une prophétie: les choses sont telles que cette nuit là sera la dernière.

    Dire « tu m’auras renié trois fois » c’est, au delà du chiffre trois, dire à Pierre « tu m’auras laissé tomber, complètement laissé tomber ».

    Alors prophétie peut être, mais lucidité de Jésus certainement.

Les commentaires sont fermés.