Maître Eckhart, sur « pauvres en esprit » (sermon 52)

« Ne rien vouloir; ne rien savoir; ne rien avoir ». Les deux premiers sont clairs pour moi: il s’agit d’être tellement dans le flux de la volonté de Dieu qu’on le laisse agir (au lieu d’être volontariste); d’être tant dans la remise de soi à son amour que l’on n’a plus à juger, à préférer, à affirmer. Le troisième point serait clair aussi s’il signifiait, comme je le croyais, ne plus se préoccuper de ce que l’on a et de ce que l’on n’a pas, ou encore (plus difficile) ne pas croire que l’on a quelque chose. Mais il semble – en tout cas tel que le sermon nous a été transmis par ses disciples – que Eckhart va plus loin et affirme des choses difficiles telles que « je prie Dieu pour qu’il me déprenne de Dieu », et même « je fus cause de moi-même et de toutes choses; l’aurais-je voulu, je n’aurais pas été ni n’auraient été les autres choses ». C’est l’union avec Dieu, sans doute.

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