Une blessure ne disparait pas en un jour

// Dans cet article – et dans mes autres textes – il manque le rôle que peut jouer la prière: « Seigneur fais-moi trouver comment pardonner intérieurement à l’autre ». Et cela se trouve alors vite! //

Je retrouve ce vieux texte, que je n’avais pas publié a l’époque. Voilà qui est fait!

Un ami m’a demandé pardon la semaine dernière; il m’avait effectivement blessé par son comportement.
Une blessure, qu’elle soit physique ou morale, ne disparaît pas en un jour. Si j’évoque ce sujet, c’est parce que cela m’a amené à réfléchir d’une façon nouvelle sur un aspect du pardon: est-ce que dire « je te pardonne » aurait un sens pour moi, intérieurement?
Celui à qui on dit cette phrase se sent réconcilié, ce qui est important. Mais pour celui qui le dit, quel sens l’expression a-t-elle, dans sa psychologie intérieure? Le mal reçu s’est inscrit dans notre corps, et ne peut pas facilement en être effacé.
Jacques Salomé (voir la fin du texte en lien ci-dessous) propose – quand on le peut – de restituer à l’autre sa violence par un objet ou par un texte: « Ce que tu m’as dit/ce que tu as fait, ce sont tes mots/tes actes; je te les restitue »; on élimine ainsi symboliquement de son propre corps la violence reçue. Les textes de Salomé ne semblent pas évoquer l’expression « Je te pardonne ».
Je suis convaincu que dans trois mois et même avant (voir mon texte « Pour pardonner, donner« ), le temps aura fait son oeuvre et que l’incident ne sera plus du tout vivant dans mes nerfs et dans mes muscles; si à ce moment-là j’en reparle avec mon ami, je pourrai lui dire que cela n’a plus d’importance, que c’est vraiment du passé; mais je ne suis pas sûr que je lui dirai pour autant « je te pardonne »… Je n’aime employer que les expressions qui ont un sens pour moi.
Jésus nous a dit de pardonner; cela n’entraîne pas que dire que l’on pardonne soit toujours faisable, même pour de petites choses; ni toujours approprié. L’autre devra se contenter de nous avoir demandé pardon.
– Les mots peuvent avoir autant de poids que les actes: la parole nous crée humains, et définit la relation.

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