Réfléchir sur Nietzsche

Ce billet est une sorte d’aide-mémoire, sur un sujet que j’aimerais travailler:

Beaucoup de chrétiens considèrent les idées de Nietzsche comme contraires au christianisme. Quelques auteurs chrétiens pourtant – je n’ai pas les références sous la main – ont un point de vue plus nuancé.

Pour ma part j’aime bien certains de ses textes. Ainsi par exemple dans Zarathoustra le chapitre « La vipère », où Zarathoustra dit à la vipère: « Reprends ton venin » etc.  Il y a là une liberté, une acceptation de l’épanouissement de l’homme, qui me semblent très positives. (Et on peut penser aussi, pour la vipère, à ce que Jésus a dit à ses apôtres…).

J’étudie en ce moment le livre de Charles Taylor L’âge séculier, et y lis (p.713), à propos de tendances intellectuelles non chrétiennes à la fin du XIX° siècle qui exaltent « les guerriers de l’ancien temps » et la souffrance « que ces héros apprennent à affronter et à surmonter »:
« … le christianisme, avec son insistance sur la paix et l’humilité, son espoir d’une union finale avec Dieu, peut aisément être conçu comme l’ennemi, la source originelle de (l’)humanisme moderne affaibli. Nietzsche est l’avocat le plus éloquent de ce type de conception et reste à bien des égards le plus influent ».

Je ne doute pas que Nietzsche ait effectivement vu cela dans le christianisme; ce qui m’intéresse est d’inverser la réflexion, et de montrer que Nietzsche avait tort d’y voir cela!

Pour moi toute valeur humaine est bonne, et par exemple « l’affirmation de soi »…
Le christianisme insiste-t-il sur la paix et l’humilité? Oui, bien sûr, mais pas seulement. Il ne propose pas une paix médiocre, minable, ou un affaiblissement, que Nietszche critique à juste titre.

Les chrétiens aussi sont des guerriers.

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