Parlons d’amour, et non de péché…

En lisant récemment un article sur Pélage, j’ai à nouveau été saisi par le caractère simplet, et même faux, vu depuis le XXI° siècle, des débats qui agitaient les théologiens à l’époque – et qui je crains agitent toujours beaucoup d’entre eux .

Pélage contestait notamment, si j’ai bien compris, le péché des origines, et disait que le péché d’Adam ne concernait que lui seul et non ses descendants. Le vrai problème aujourd’hui est de savoir s’il y a eu à un moment quelconque un premier péché… et d’admettre que cette question n’a pas de sens: les premiers hommes, encore presque des animaux, ont agi avec brutalité et égoïsme, comme il est naturel. Et c’est la prise de conscience de l’existence de Dieu, puis la révélation, notamment judéo-chrétienne, qui ont conduit d’abord à une sorte de morale, puis à un renversement – par le Christ – de la morale en amour-don: chaque homme est désormais invité à entrer dans l’amour jusqu’à en mourir.
Bien sûr nous sommes pécheurs, et nous prenons conscience d’être extrêmement pécheurs dès lors que nous entrons dans une relation de prière profonde avec Dieu. Mais ce n’est pas le problème. Il s’agit d’aimer!

Pélage disait aussi, et cela est évidemment non chrétien (mais très moderne), que nous pouvons « nous sauver » par nous-mêmes. A supposer encore que l’on sache ce que signifie « le salut » pour tous ceux qui raisonnent ainsi.
Entrer dans l’amour suppose de recevoir la vie de Dieu en nous: d’être transfiguré par lui. On ne « se sauve » évidemment pas soi-même. On n’accepte pas de mourir à soi-même sans l’aide de Dieu!

Je note que « la chute » n’est pas mentionnée dans l’un ou l’autre Credo; ni non plus, si j’ai bien regardé, dans les évangiles…

 

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