Marie sauve son fils?

Encore une oraison qui pose problème aujourd’hui; et doublement:
« Tu as voulu que ton Fils naisse de la vierge bénie afin que son humanité ne soit pas soumise à la condamnation de notre race« .
Toujours l’idée qu’il y a eu aux débuts de l’humanité une « descente » à la suite de la faute d’Adam. On peut lire autrement l’histoire des hommes avec Dieu.
Et en outre le texte inverse les rôles de Marie et de Jésus: ce serait Marie dont la virginité sauverait Jésus du péché?
Texte assez peu orthodoxe, non?

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2 réponses à Marie sauve son fils?

  1. François dit :

    Ne serait-ce pas un autre cas de traduction malheureuse ?
    Voici l’original latin :

    Deus, qui, per beátum sacræ Vírginis partum,
    Fílii tui carnem humánis fecísti præiudíciis non tenéri,
    præsta, quæsumus, ut, huius creatúræ novitáte suscépti,
    vetustátis antíquæ contágiis exuámur. Per Dóminum.

    Il me semble que le rôle de la Vierge est bien moindre ici qu’en français. Qu’en disent les latinistes expérimentés ?

    Ce ne serait pas la première fois !

  2. Ph.Lestang dit :

    Merci François!
    Plus ou moins littéralement, le latin donne (si je traduis bien):
    « Dieu qui, par l’accouchement bienheureux de la vierge sacrée (sainte?), as fait que la chair de ton fils ne soit pas prise par les décisions (?) humaines antérieures.. »
    Le mot praejudicium a ici sans doute un sens technique, que je ne vois pas dans le Gaffiot; littéralement c’est « jugement antérieur », y compris au sens de « procès ».. Il n’y a en effet pas directement « condamnation ».

    Mais sur le point « non orthodoxe » (à mon sens), y a-t-il tant de différence?
    Disons que le texte latin est poétique: l’expression « par l’accouchement de la sainte vierge » veut peut-être faire un petit salut, au passage, à la vierge; l’idée importante étant que Dieu a fait naitre Jésus sans péché.
    Le texte français, avec son « afin que », durcit la chose, dans le mauvais sens.

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